dimanche 2 octobre 2011

Arrivée au son de la paix...


Premier soulagement.
Découvrir qu’il n’y a, dans l’appartement, pas de téléviseur – une antenne repérée sur la cheminée m’avait fait craindre le pire.

Premiers achats.
Une bougie désodorisante santal de Mysore, spécial anti-tabac (« + / – 14 H ») car, j’avoue, je confesse et je culpabilise conséquemment, j’ai fumé quelques cigarettes – wigwamiques, certes, et hommagiquement – (toutes fenêtres ouvertes, cependant) dans l’appartement (à ne pas répéter à M. Erwann Sécurité, merci) ; et un aérosol d’atmosphère Bien Air (pourquoi pas Beauséjour ?) « anti tabac cannelle & fruits 2 en 1 parfume l’air, neutralise les odeurs », fabriqué en Turquie – Europe. Imprimé (sic) sur le ticket de caisse: « Grand Jeu – tirage au sort* "Gagnez une Television ecran plat" » – ah non !

Premier poème lu.
« Bien dans sa peau
La douceur à fleur de peau. »
(© Papier toilette rose de l’appartement).

Premier « larcin » posé sur la table du séjour.
Un dahlia blanc contenu dans une jolie coupe (à champagne, à fruits ?) et subtilisé sans vergogne à la fin de la si belle fête de Wigwam-est-mort-vivent-Wigwam-&-J.J.


Premier souvenir apprécié de la soirée de samedi.
Que Jean-Pascal débute la série de lectures en choisissant le (superbe) texte de Valérie, Petite Sœur Waouh, plutôt que de « se lire », engageant ainsi une belle procédure désegocentrée des uns servis par les autres.

Premiers bonheurs.
Retrouver, voire rencontrer, parfois pour la première fois après lire et échanger, Henri, Marc, Paol, Denis, Jean-Christophe, Thierry, Yvon, PSW, Claire, Erwann, Michel, Gwenaëlle, Édith, Françoise, Jean-Claude, Jean-Claude, Lionel, Jérôme, Bernard, Christian, etc., bien sûr Jacques, Gwénola, Alexandre, toutes celles tous ceux auxquels je ne pense pas moins, toutes celles tous ceux que j’oublie de nommer, pardon !

Première dégustation choisie dans un frigo généreusement rempli.
Un salers AOP provenant du Leclerc Sodi Rennes de Saint-Grégoire et excellentissime (le verre de mercurey n’était pas prévu, las !).

Premières vues du premier matin.
Le canal Saint-Martin ; deuxième : le cimetière du Nord Saint-Martin – on pourra remarquer que Martin est le saint patron des policiers (dont, par un exemple choisi au hasard de l’actualité : Michel Neyret). Proposition de rebaptisation : Cimetière Saint-Ripou.

Premier manque beauséjournien.
Une bouée de sauvetage.

Première promenade pédestre (ne pas confondre avec jogging).
À moins de cent mètres de mon nouveau chez-moi, arrêt-observation-méditation devant la plaque Rue Armand-Rébillon presque entièrement cachée, et illisible, conséquemment à l’épais feuillage vernaculaire qui l’habille. Idéal pour brouiller l’accès et l’ouverture à la poésie (lesquels doivent se mériter !) et pour n’y accepter La Caravane compagnie qu’illégalement (avec quelle jubilation, donc !)

Premier coup de téléphone donné.
À ma petite sœur rennaise (rue René-Marcille, et non Marcillé comme orthographié presque partout).

Premier coup de téléphone reçu.
Gwenaëlle Rebillard (qui n’a pas encore de rue à son nom).

Première interrogation.
Accents ou pas accents en breton, y compris circonflexes et trémas ? Gwenaëlle, Gwénola, Alèxandre

Premier raté du premier matin.
Deux tartines complètement brûlées sur la grille du (très rapide, puissant et efficace) four électrique.

Premier scandale.
À Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine), première lecture, on nous offre du Coca-Cola, et non du Breizh-Cola ! Bon, d'accord, ça sonne moins bien, comme l'écrit Frédéric Forte dans ses Comment(s): "C'est accolé, c'est comme ça qu'on dit, ac-colé, en marquant bien les deux c, comme dans Coca-Cola."

 
Premier geste.
Essayer la bicyclette (je m’oblige, pour suivre les recommandations de ma maman, à ne jamais dire ni écrire vélo) de la Breizh-MaiPo. Déraillée, dégonflée, sans antivol, ni pompe, mais on va réparer ça !

Premier regret.
Pas de composteur dans le jardin (tant pis, je balance mes épluchures de poireaux, pommes de terre, courgettes, oignons, poivrons, carottes et autres aux sur le tas d’herbe tondue – avec l’autorisation officielle de Lionel). Faute de frappe lacanienne : j’avais écrit épluchiures.

Première recherche vaine.
Un escabeau haut pour remplacer l’ampoule du plafond de la cuisine du rez-de-chaussée (j’avais trouvé, pourtant, le tournevis, cruciforme et ad hoc, mais Jérôme l’a repris).

Premier disque écouté.
Trois gymnopédies d’Erik Satie par Yitkin Seow (emporté dans mes bagages).

Premier livre ouvert et lu.
Nono, de Thierry Le Pennec : Magnifique et bouleversant.

Première angoisse.
Perdre (à chaque seconde) le Parker plume offert par Pierre Notte et chargé à l’encre sépia Café des îles (J. Herbin).

Première surprise.
Le Sénat passe à gauche… Où va la France ?

Première réponse aux anti-Bretons.
Il fait beau ici, très beau. Même s’il pleuvait, qu’importe : on sait qu’en Bretagne, la pluie ne tombe que sur les cons.

Premier petit mammifère rongeur… et inattendu observé dans le jardin.
Un écureuil roux venu longuement s’y ébattre – et comment ! Un yankee gris m’aurait moins réjoui. Le Grand Robert de la langue française m’apprend que sa chair est comestible et sa fourrure très recherchée pour confectionner, singulièrement, des vestes.

Première pancarte repérée pour retrouver la route de l’appartement Beauséjour.
« Chambre funéraire ».

Premier texte écrit.
Ça… (petit, mais pieux mensonge car je ne compte pas la douzaine de feuilles et fiches et petits papiers gribouillés de notes brouillonnes et diverses enfouis dans mes poches).


(À suivre…) ?